
« L’histoire, il y a ceux qui la raconte, ceux qui l’écrive et ceux qui la font », Youssoupha, lyriciste franco-congolais. Chaque génération à sa mission : l’accomplir ou la trahir. Pour accomplir sa mission et marqué l’histoire, d’énormes sacrifices et de controverses sont à braver pour y arriver. Et ceux qui y arrivent sont en général une minorité. Un constat établi par le Dr Ra-Sablga Ouédraogo dénommé « les minorités historiques ».
Ce concept du Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo relève du sens commun, mais il est loin d’être une pratique commune. « Une manière de se disqualifier dans l’action de transformation de la réalité, dans l’aventure pour apporter quelque chose à son pays, c’est de considérer qu’on est pas nombreux », explique dans un premier temps l’actuel pensionnaire de l’Université Princeton aux Etats Unis avant de poursuivre.
« Ecoutez, si vous n’êtes pas nombreux (à mener un combat, à défendre une idée ou des valeurs, etc. NDLR), c’est une excellente nouvelle, déclare-t-il le sourire aux lèvres. Pourquoi ? Parce que dans l’histoire de l’humanité, les majorités n’ont jamais initialisé un vrai changement ou marquer l’histoire, jamais ! Dans le bon sens comme dans le mauvais sens, ce sont toujours quelques minorités qui ont montré la voie. Et quand la voie est bien ouverte, la majorité s’en gouffre et ne paie jamais le droit d’auteur. Mais ce n’est pas grave ».
Pour soutenir son analyse, le capitaine de l’équipage de l’Institut Free Afrik donne un exemple d’illustration : « Regardez la seconde guerre mondiale, elle allait exister sans Hitler. Mais sans Hitler, elle ne pouvait pas avoir le dégât humain qu’elle a connu sans le génie malfaisant d’Hitler ». Dans le même temps, Dr Ra-Sablga note que ce n’est pas une façon de tomber dans « le messianisme pour dire que nous sommes cette minorité qui va sauver le monde ».
C’est plutôt pour lui, «une manière de reconnaitre que dans la difficulté, quand vous êtes seul ou vous n’êtes pas nombreux, ne vous découragez pas à cause de votre nombre. Non ! ». En gros il s’agit d’un questionnement interne froid et objectif. « Objectivement, comment on doit reconnaitre que dans l’adversité, le fait d’être minoritaire veut dire qu’on n’est pas dans la majorité ? ».
En conséquence, cela veut dire « qu’on va faire quelque chose de gros, qu’on va faire quelque chose d’autre, qu’on rentrer ou marquer l’histoire », conclut-il.
Source : mondesaffaires